Rencontres Nationales FAIRe un monde équitable dans le Gard

publié le 01-12-2021

ActusEvénementComprendre, Agir et DébattreConsommation responsable

Weekend du 20 et 21 novembre 2021

 

Quand Bertrand, président de la coopérative UNI-VERT déclare « pour nous le commerce équitable c’est une évidence », on comprend alors toute l’importance du tiret entre UNI et VERT.

 

La coopérative a été créée en 1961. Bertrand fait partie de la deuxième génération de ces producteurs qui sont venus s’implanter à Saint Gilles, dans le Gard, du temps de De Gaulle. Les premières conversions en bio ont commencé en 1988. En 2021, la coopérative devient la première labellisée bio et équitable France, après des années certifiées par Fair For Life.

La démarche du commerce équitable pour Bertrand est une approche holistique ou disons globale. Il nous parle de ses légumes avec passion, il aime son métier. Il est fier de réussir à vivre qu’avec 4% de subvention agricole. Mais soudain son visage s’assombrit. Il évoque les conditions de vie des autres agriculteurs et le taux de suicide trop élevé dans cette profession. Pour lui, c’est essentiel d’avoir des employés à l’année et de leur procurer plus que le SMIC. Être certifié équitable c’est donner une garantie sociale aux consommateurs et consommatrices et aux agriculteurs et travailleurs. Ici aussi, en France ils devraient être payer dignement.

 

                              UNI-VERT : UNI, ensemble et VERT comme Territoire

Employer et travailler avec « les gars du coin »,afin de faire vivre le territoire. C’est aussi l’idée qu’« ensemble on est plus fort », selon Bertrand. Ils travaillent ici, ils apportent à la communauté tant en matière d’emplois, de travail pour autrui mais aussi de nourriture. « Le fumier vient de la ferme d’à côté ». La valeur ajoutée reste dans le même lieu. Un magasin de vente directe des produits issus de la coopérative propose aux habitants d’acheter local, bio et équitable à un prix accessible à un grand nombre.

De plus, grâce à la prime du commerce équitable, la coopérative peut investir plus aisément dans du matériel et dans des projets de développement. Le groupement d’agriculteurs a également instauré un fond d’aide à l’installation des jeunes, qui se lancent, en prenant en charge le foncier le temps de lancer l’activité.

 

Mais local ne veut pas dire bocal. Car UNI-VERT c’est aussi être unis pour respecter la nature.

Membre du Colecosol nous sommes aussi affiliés au réseau du commerce équitable avec FAiRe un monde équitable qui organisait les rencontres nationales du commerce équitable conjointement avec les membres du label privé Bio Équitable France.

Bertrand nous raconte une anecdote concernant un engrais vert. Auparavant, il provenait de France mais avec les changements de normes la petite structure française n’a pas pu investir pour répondre aux nouveaux cahiers des charges liés à la production et à la fabrication. Alors à présent, le produit est fabriqué en Italie. « Bon ça vient d’Europe, et c’est aussi local à près tout ». Effectivement, la perception du local, comme nous le démontre Bertrand, devrait aussi être comprise ou perçue à l’échelle de la production au du moins à partir d’un choix de fournisseurs disponibles. S’aperçoit également des limites aux exigences de qualité et de normes pour des petites structures avec un savoir-faire ancestral qui fait et a fait ses preuves. Sont-elles toutes amenées à disparaître sous couvert d’innovation et de sécurité ?

 

Enfin ce tiret symbolise la force du collectif pour échanger, s’entraider, se former afin de s’adapter aux changements climatiques.

« L’agriculteur a toujours dû s’adapter […] à présent on a le climat de Séville en Espagne ». Laurence abonde : « avant on avait un événement climatique tous les 2/3 ans à présent c’est 2-3 événements tous les ans ! » Alors ils s’organisent pour que les productions soient complémentaires et diversifiées entre les agriculteurs. Cela permet à la coopérative d’avoir plus de poids auprès des distributeurs. Elle ajoute : « on ne fait que des fruits et des légumes de saison. Parmi nous, certains vont faire des essais de nouvelles variétés, tester des méthodes de plantation ou des nouvelles techniques pour améliorer la vie des sols ». Bertrand souligne qu’en Corse ils viennent de planter 12 hectares d’avocatiers : « on va voir ce que cela donne ».

 

Avant de nous quitter, Bertrand revient sur un élément qui lui tient à cœur : UNI-VERT, VERT comme VERTUEUX.

Il parle de nutrition, de cercle vertueux pour le vivant. Pour lui, produire une nourriture de qualité, c’est-à-dire avec plus de fibres, c’est être garant de la bonne santé des hommes et des femmes et celle de la Terre. Il est convaincu et fait le lien entre nutriment, fibres et apports essentiels pour le corps tout en préservant le sol.

 

               Ces échanges mettent en lumière le chemin déjà parcouru avec l’accroissement du nombre de produits bio et de ceux labellisés équitables.

Là, présentement, nous souhaitons vous partager cette rencontre (merci de votre lecture) et nous relayons sa demande : « Faites passer le message : la valeur sociale ne doit pas être dissociée de la valeur environnementale, elles vont de pair ».